En religion : Sr Joseph-Marguerite

6 janvier 1925 – 20 octobre 2024

Croismain, Anite

Anite naît en 1925 à Carrefour, en Haïti, la troisième d’une famille de huit. Elle est fille de Jean-Joseph Croismain, cordonnier, et de Marguerite Julmus, laveuse-couturière. Dès l’âge de 12 ans, Anite connaît les Filles de la Sagesse et se sent bien avec elles en classe. La Sagesse la saisit avec « Viens, suis-moi » au fond de son cœur et amoureusement elle répond « OUI ». Son grand désir est de revêtir cet habit, d’habiller son cœur d’un grand amour, d’un inébranlable dévouement et d’un parfait détachement de sa famille et de son pays.

Le Seigneur est mon berger; rien ne saurait me manquer

Jeune, elle avait dit « oui » au Seigneur, mais c’est à l’âge de 24 ans qu’elle entre finalement au postulat à Saint-Louis-du-Nord en Haïti, désireuse d’« aimer Jésus et de l’aimer pour ceux qui ne l’aiment pas. »

Le déclencheur qui la secoua fut un songe où elle entendit une voix de femme qui l’appelait « Anite, je vous apporte un cadeau ». C’était le grand chapelet noir des Filles de la Sagesse. Alors sa décision s’est raffermie. Elle avait hâte de devenir membre de la Congrégation. Elle fait profession le 2 février 1953.

Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer

Sr Anite fait d’abord un stage à l’école ménagère et sa première obédience est à Port-de-Paix où elle fait la cuisine pour les Pères montfortains et les FDLS. Ensuite, c’est la grande cuisine de l’Hôpital Général qu’elle supervise. En 1975, pour des raisons personnelles, elle a rompu avec la Congrégation et obtenu un indult. Jusqu’en 1985, elle travailla à l’infirmerie des Sœurs du Bon Pasteur. Sous les bons conseils du père Cadieux, smm, elle faisait des vœux privés.

Il me mène vers des eaux tranquilles. Il me fait revivre.

Un jour, une religieuse lui dit : « Le Bon Pasteur vous a conservée pour la Sagesse ». Elle prend conscience que Montfort et Marie-Louise avaient leurs racines « enfoncées au plus profond de mon cœur. »

Il me conduit par le juste chemin

Peu après, grâce à Sr Inès, Supérieure générale, à Sr Gisèle Lambert et son Conseil, la voilà reçue au Canada comme l’enfant prodigue de retour à la maison. Les bras ouverts, les Sœurs lui disaient, « Viens, tu appartiens à la Congrégation, ta place est toujours là. ». Elle a redoublé de zèle et son cœur s’est enflammé d’amour pour Jésus et ses consœurs. Intégrée à la communauté de Malartic à Ottawa en 1986, elle devient aide-soignante à Notre-Dame de l’Accueil. Lorsqu’elle se joint à cette communauté en 1996, elle assure le travail de lingère-sacristine et devient conseillère locale.

Pour l’honneur de son nom

Sr Anite devient reposante au pavillon Notre-Dame en 2013. Faire le tour de la cour avec sa marchette dans la belle nature tout en égrenant son rosaire lui donnait la joie de louer la Création du Père.

Plusieurs membres de sa famille : frère, sœurs, neveux et nièces lui rendent visite une dernière fois en juin 2024. Une présence qu’elle accueille avec bonheur. En octobre, une grande fatigue l’envahit. Le 20, elle glisse tout simplement sa main dans celle de Marie et, au chant de « Tu es toute belle », entre au paradis.

Lise LeRiche, fdls