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Prier la parole de dieu

Se laisser étonner…

Qui n’a pas ressenti l’effervescence et la joie qui se dégagent d’une foule venue acclamer ses héros sportifs, percevoir une personnalité importante ou célébrer son identité nationale ou religieuse?…

Le dimanche des Rameaux nous parle d’une entrée en ville bien particulière qui ouvre la semaine sainte, celle de la passion de l’amour de Dieu pour l’humanité.

Les évènements qui se déroulent spontanément autour de Jésus nous demandent d’avoir un cœur capable de s’étonner… Car tout au long de cette semaine, Jésus posera des gestes et vivra des évènements qui nous étonneront et nous dérouteront. Seul un cœur ouvert et réceptif peut se laisser étonner et entrer pleinement dans un mystère qui à la fois le dépasse, mais aussi lui révèle un chemin d’amour inespéré.

Tout se passe à Jérusalem, la ville sainte, la ville du grand temple, la ville occupée par l’ennemi romain, la ville où Jésus rejeté par la foule mourra sur une croix. Dans l’évangile de ce jour, Jérusalem fourmille de monde. On se prépare à fêter la Pâque. La fête religieuse juive la plus importante de l’année encore aujourd’hui. Les pèlerins y affluent de tous les coins du monde. Jésus, en bon juif, se dirige lui aussi avec ses disciples vers Jérusalem pour y fêter la Pâque. Il y entrera de manière étonnante!  

Illustration : Claudette Danis, fdls

 

Assis humblement sur un âne comme monture, Jésus entre à Jérusalem. La foule le reconnait, n’est-il pas celui qui a fait des miracles extraordinaires, le prophète… le Messie attendu! Les gens en liesse étendent leurs manteaux sur son chemin, d’autres coupent des branches d’arbres, en jonchent la route ou les brandissent à bout de bras. « Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna, de grâce écoute-nous au fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! »

La foule a enfin trouvé « son roi », « son messie »! Elle acclame un libérateur politique! Mais étonnamment Jésus vient non pour gouverner, mais pour servir… Par son entrée triomphale à Jérusalem il désire signifier que sa vie « nul ne la prend », mais que c’est lui qui « la donne » pour le salut de l’humanité.

 « La liturgie des Rameaux nous place chaque année devant cet étonnant paradoxe, incarné d’ailleurs par l’attitude de la foule. Il nous faut passer de la joie d’accueillir Jésus qui entre à Jérusalem à la douleur de le voir condamné et crucifié. Ces personnes suivaient plus une image du Messie que le Messie. Ils admiraient Jésus, mais ils n’étaient pas prêts à se laisser étonner par lui. L’admiration est la recherche de ses propres goûts et attentes, mais l’étonnement ouvre à la nouveauté. Or l’admiration ne change pas le cœur, elle ne suffit pas. Décider de suivre le Christ implique nécessairement de passer de l’admiration à l’étonnement. »  Pape François

Encore, aujourd’hui, beaucoup parmi nous, admirons Jésus : il a bien parlé, il a aimé et pardonné, il est un grand prophète. On l’admire, mais est-ce qu’Il change nos vies? Parce qu’admirer ne suffit pas. Il faut le suivre sur son chemin, le questionner pour passer de l’admiration à l’étonnement.

Le rameau que je ramène chez moi est plus qu’un objet à mettre sur un crucifix. Il symbolise l’invitation que Jésus m’adresse : Lui ouvrir mon cœur pour me laisser étonner par le chemin d’amour qu’Il me fera découvrir au cours de cette sainte semaine.

Louise Madore, fdls