Prier la parole de dieu

Pour un + Vie

Debout!

Lorsque je vivais à Toronto, j’ai accompagné un couple dont la petite fille de neuf ans fut diagnostiquée d’un cancer généralisé. J’entends encore le cri déchirant de la maman : « Ce n’est pas juste; ce n’est qu’une enfant! Si Dieu existe, Il ne permettrait pas cela… »

L’histoire douloureuse de cette mère reflète l’expérience de plusieurs d’entre nous, totalement anéantis devant la maladie ou la mort d’un être très cher. Confrontés au mystère de la souffrance et de la mort qui donc peut nous offrir une issue hors de la chape de douleur qui nous enferme et nous étouffe?

Dans l’évangile de ce dimanche (Jean 11, 25), on peut faire nôtres les paroles de Marthe adressées à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. »  Elle lui reproche son absence. Les deux sœurs avaient informé Jésus de la maladie de leur frère : « Seigneur, celui que tu aimes est malade » et l’attendait. On sait que Marthe, Marie, Lazare étaient de bons amis de Jésus. Ils avaient souvent reçu Jésus et croyaient en lui, en sa mission.

Malgré sa déception devant l’arrivée tardive de Jésus quelques jours après la mise au tombeau de son frère, Marthe exprime toute sa foi en Jésus : « Mais je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. ». Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. »  Marthe est ouverte à accueillir cette parole de Jésus, car elle croit « à la résurrection au dernier jour. » (Jean 11,24)

En réponse à la foi de Marthe, Jésus affirme : « Moi, je suis la Résurrection. ». Nous sommes dans le présent. Il est maintenant la résurrection. Il est la résurrection parce qu’il est Dieu : « Moi, Je Suis ». Et il ajoute : « Qui croit en moi, même s’il meurt, vivra et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ».

Comment peut-on comprendre cela? Le terme « résurrection » fait surgir toutes sortes d’idées dans notre imagination. Rappelons-nous que le mot résurrection correspond bibliquement à une réalité du quotidien : celle « se mettre debout » comme on se lève le matin de son lit ou qu’on se lève de table. On pourrait récrire ainsi la phrase de Jésus : « Je suis venu pour vous redresser, vous mettre debout et vous faire vivre aujourd’hui une vraie vie, plus forte que la mort. »

À travers ce récit de Marthe, l’évangile vient nous interroger sur notre propre foi. Certes, en tant que chrétiens et chrétiennes, nous croyons au paradis et nous espérons bien tous y aller après notre mort. Mais qu’en est-il de la résurrection de Jésus aujourd’hui, dans notre vie?

Rendu à la vie, Lazare reste un mortel, mais il est désormais un homme debout : sorti du tombeau, débarrassé de ses bandelettes et de son suaire, il peut aller librement. Tout autour de nous, dans nos familles, nos sociétés, dans le monde, tellement de réalités nous enferment, individuellement ou collectivement, dans des tombeaux où l’on se sent prisonniers, liés de bandelettes, les yeux recouverts d’un suaire…

Mais, peu importe à quel point les situations dans lesquelles nous nous trouvons sont sans espoir, Dieu est disposé et prêt à nous délier et nous faire sortir des ténèbres des tombeaux si seulement nous osions croire en Jésus, à la résurrection et à la vie, comme Marthe. Car Lui seul a le pouvoir de restaurer toutes les pertes impossibles dans nos vies. « Crois-tu cela? » (Jean 11, 27).

Jésus ne vient pas nous expliquer la souffrance et la mort, il vient par sa Résurrection nous dire : Si tu crois en moi, tu feras l’expérience que la Vie est plus forte que la mort. Tu verras la Lumière du Ressuscité triompher toutes les formes de ténèbres. Je suis tout proche de toi, même si tu penses que je suis absent. Prends ma main, mets-toi debout et mon amour te transformera en Vivant(e). Alors ton chemin, même pénible, deviendra un chemin de croissance. Veux-tu me faire confiance?

L’hiver finit toujours par finir et le doux printemps fleuri nous étonne toujours, car

JE SUIS LE DIEU DES VIVANTS.

Louise Madore, fdls