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Prier la parole de dieu

La force de la fragilité

En ce Jeudi saint, les paroles et les gestes du Seigneur touchent notre cœur. C’est le dernier repas de Jésus avec les siens. Il prend le pain entre ses mains, il prononce la bénédiction, le rompt et le présente à ses disciples en disant : « Prenez, ceci est mon corps ».

Voici ce que dit le pape François sur « ce petit morceau de pain » le corps de Jésus ressuscité que nous recevons à l’Eucharistie :

« Et nous retrouvons aujourd’hui la grandeur de Dieu dans un petit morceau de pain, dans une fragilité qui déborde d’amour, qui déborde de partage. Fragilité est précisément le mot que je voudrais souligner. Jésus se fait fragile comme le pain qui se rompt et s’émiette. Mais c’est précisément là que réside sa force, dans sa fragilité. Dans l’Eucharistie, la fragilité est force : force de l’amour qui se fait petit pour pouvoir être accueilli et non pas craint; force de l’amour qui se rompt et se divise pour nourrir et donner la vie… »

Tel un pain, Jésus se rompt lui-même. Ce geste posé à la Cène pascale préfigure déjà la fragilité de son être cloué et brisé sur la croix par amour pour nous. C’est le propre de l’amour de se donner entièrement à l’autre pour le nourrir et lui donner la vie.

L’Eucharistie nous engage, comme Jésus, aussi fragile et vulnérable que nous soyons, à rompre notre existence comme un bon pain pour donner vie autour de nous. Alors seulement, nous connaitrons le vrai chemin de l’amour… le vrai chemin du bonheur! Alors nous comprendrons la parole de Jésus : « Faites ceci en mémoire de moi. »

Un texte de Saint Louis-Marie de Montfort aide à saisir tout l’amour de Jésus pour nous dans l’Eucharistie :

« Voulant d’un côté montrer son amour pour l’homme jusqu’à mourir en sa place afin de le sauver, et ne pouvant de l’autre se résoudre à quitter l’homme, la Sagesse (Jésus) trouve un secret admirable pour mourir et pour vivre tout à la fois, et demeurer avec l’homme jusqu’à la fin des siècles. C’est l’invention amoureuse de l’Eucharistie. Et pour venir à bout de contenter son amour en ce mystère, elle ne fait point difficulté de changer et renverser toute la nature. Si elle ne se cache pas sous l’éclat d’un diamant ou autre pierre précieuse, c’est qu’elle ne veut pas seulement demeurer extérieurement avec l’homme. Mais elle se cache sous l’apparence d’un petit morceau de pain, qui est la nourriture propre de l’homme, afin que, étant mangée de l’homme, elle entrât jusqu’en son cœur pour y prendre ses délices : « C’est le propre de ceux qui aiment ardemment. »  Amour de la Sagesse Éternelle, N° 71

Sr Louise Madore, fdls