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Prier la parole de dieu

Un amour fou et déroutant

En ce Vendredi saint, osons poser un long regard sur le visage du Crucifié.

Ce regard n’est-il pas le même que celui de tous les êtres qui sont cloués à la croix avec Jésus? Les mères qui pleurent la mort injuste de leurs maris et de leurs enfants; les Me Too, les Black Lives Matter, les nombreux migrants qui meurent en mer; les femmes et les filles autochtones violentées, assassinées; les réfugiés entassés dans des camps de fortune; les personnes en Haïti, en Ukraine, en Syrie, les personnes âgées laissées seules pour mourir, les jeunes privés d’avenir, celles et ceux qui vivent dans la peur, la violence, la guerre…

Nous laisserons-nous émouvoir, dérouter même, par cet amoureux de l’humanité qui va jusqu’au bout du don de sa vie au nom de tous ceux qui souffrent?

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » [Jean 15, 13]

Devant la création et l’humanité blessées et opprimées, Jésus ne se lasse pas de répéter : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ». [Luc 23, 34]. Sur la croix, Jésus nous montre l’unique chemin pour briser le cercle vicieux de la violence et du mal, l’unique chemin de sagesse qui bouleverse tous nos schèmes humains… C’est le chemin du pardon et de l’amour, même envers l’ennemi.

Dans le silence qui nous enveloppe en ce jour, en regardant la Croix et le Crucifié, pouvons-nous laisser surgir de notre cœur ce cri de foi du centurion au pied de la croix : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu. » [Matthieu 15, 39]

Sr Louise Madore, fdls