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Sagesses du monde

Une incursion dans des récits provenant de différents pays, cultures et religions qui nourrissent l’héritage spirituel de l’humanité.

Des textes qui appellent à être lus en silence pour s’en imprégner et en apprécier le sens profond. Ces récits nourrissent la réflexion et peuvent favoriser des partages en petits groupes.

 

Le mari: « Chérie, je vais travailler dur et un jour, nous serons riches ».

La femme : « Nous sommes déjà riches, chéri. Nous nous avons l’un l’autre. Peut-être, un jour, aurons-nous aussi de l’argent ».

Un riche industriel fut horrifié en voyant un pêcheur assis contre sa barque en train de fumer et de regarder le paysage.

« Pourquoi n’es-tu pas sorti pêcher? » lui demanda l’industriel.

« Parce que j’ai pêché suffisamment pour aujourd’hui » lui dit le pêcheur.

« Et pourquoi ne pêches-tu pas plus que ce dont tu as besoin ? » insista l’industriel.

« Et que pourrais-je faire avec cela ? » demanda à son tour le pêcheur.

« Tu pourrais gagner plus d’argent » fut la réponse. « Alors tu gagnerais assez pour acheter des filets plus résistants avec lesquels obtenir plus de poissons et plus d’argent. Tu pourrais alors installer un moteur dans ta barque et aller dans des eaux plus profondes et pêcher encore plus de poisson. Tu gagnerais bientôt assez pour avoir deux barques et même une flotte. Alors tu serais riche comme moi. »

« Et que ferais-je alors ? » demanda le pêcheur.

« Tu pourrais t’asseoir et profiter de la vie », répondit l’industriel.

« Et que penses-tu que je sois en train de faire ? » dit le pêcheur satisfait.

Au siècle dernier, un touriste en visite aux États-Unis rendit visite au rabbin polonais réputé Hofetz Chaim. Il fut très surpris en voyant que, dans la maison du rabbin, il y avait très peu de meubles : une table, une banquette et une chambre remplie de livres.

Il demanda : « Rabbin, où sont tes meubles ? ». « Où sont les tiens ? » répliqua le rabbin.

« Les miens ? Mais… je suis en visite… Je suis ici seulement de passage » dit le touriste.

« Comme moi sur la terre » dit le rabbin.

Le maître zen Ryokan vivait très simplement dans une petite cabane au pied de la montagne. Une nuit, alors qu’il était sorti, arriva un voleur. Il fut déçu en constatant qu’il n’y avait là rien à voler.

Quand Ryokan revint, il surprit le voleur. Il lui dit : «  Tu t’es dérangé pour venir me visiter. Tu ne devrais pas partir les mains vides. S’il te plaît, prends en cadeau mes vêtements et ma couverture ». Totalement déconcerté, le voleur prit les vêtements et s’en alla.

Ryokan s’assit devant sa cabane et regarda la lune. « Pauvre homme », se dit-il en lui-même, « j’aurais aimé pouvoir lui offrir ce merveilleux clair de lune ».

Le sannyasin (sage) était arrivé en dehors du petit village et il se coucha sous un arbre pour passer la nuit. Tout à coup, arriva en courant un habitant du village qui lui dit : « La pierre ! La pierre ! Donne-moi la pierre précieuse ! ».

« Quelle pierre ? » demanda le sannyasin. 

« La nuit dernière, le Seigneur Shiva m’est apparu dans un rêve » dit le villageois. « Il me dit que si je venais ici à la tombée de la nuit, je trouverais un sannyasin qui me donnerait une pierre précieuse qui me rendrait riche pour toujours ».

Le sannyasin chercha dans son sac et sortit une pierre. « C’est probablement celle-ci » dit-il en la donnant au villageois. « Je l’ai trouvée sur un sentier dans le bois il y a quelques jours. Bien sûr, tu peux la garder ».

L’homme resta un long moment à regarder la pierre avec surprise. C’était un diamant ! Un très gros diamant, grand comme la main d’un homme.

Il prit le diamant et s’en alla. Il passa la nuit à se retourner dans son lit sans pouvoir dormir. Le lendemain, à l’aube, il alla réveiller le sannyasin et lui dit : « Donne-moi la richesse qui te permet de te défaire si facilement de ce diamant ».

En passant sous un arbre enchanté, un homme qui travaillait pour le Roi entendit une voix qui lui disait : « Aimerais-tu avoir les sept jarres d’or ? ». L’homme regarda autour de lui et ne vit personne. Mais son avarice était éveillée et il dit : «  Oui, j’aimerais beaucoup les avoir ». Alors la voix lui dit : « Retourne chez toi et tu les trouveras ».

L’homme retourna en hâte chez lui et il trouva les sept jarres, toutes remplies d’or, sauf une, qui était seulement pleine à moitié. Alors il ne put supporter l’idée que la dernière jarre ne fût pas complètement pleine. Il sentit que désormais il ne pourrait pas être heureux avec une jarre à moitié vide.

Il commença à chercher tous les moyens pour la remplir. Il fit fondre tous les bijoux de la famille et jeta les pièces d’or dans la jarre. Mais elle était toujours à moitié vide. Il se mit alors à faire des économies pour la remplir, au point que sa famille n’avait plus le nécessaire pour vivre. Tous ses efforts étaient inutiles. Il avait beau introduire de l’or dans la jarre, elle était toujours à moitié vide.

Un jour, il demanda au Roi d’augmenter son salaire. Le salaire fut doublé et il continua sa lutte pour remplir la jarre. Il en arriva à mendier. Et la jarre était toujours à moitié vide.

Voyant son aspect triste et misérable, le Roi lui demanda : « Qu’est-ce qui t’arrive ? Quand tu avais un salaire bien plus faible, tu semblais heureux et satisfait. Maintenant que ton salaire a été doublé, tu es découragé et abattu. Aurais-tu en ta possession les sept jarres d’or? »

L’homme fut très surpris. « Qui vous l’a raconté, Majesté ? », demanda-t-il.

Le Roi rit de bon cœur. « Il est clair que tu as les symptômes de la personne à qui le fantôme a offert les sept jarres. Une fois, il m’a fait cette offre. J’ai demandé si l’or pouvait être dépensé ou seulement thésaurisé. En entendant ma question, il disparut sans mot dire. Cet or ne peut pas être dépensé, mais il suscite chez la personne qui le possède le désir d’en avoir toujours plus. Va, rends l’or au fantôme et tu pourras être heureux à nouveau. »