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Prier la parole de dieu

« Il a vu et il a cru… »

Il y a quelques années, j’ai vécu pour la première fois la vigile pascale selon le rite byzantin. Dans la pénombre nous voilà tous rassemblés à l’extérieur autour du célébrant. Silencieusement, nous nous dirigeons en procession vers l’église dont la porte est fermée. Le célébrant frappe trois coups et, de l’intérieur, on ouvre la porte. Étonnement! C’est le vide noir… Il n’y avait rien à l’intérieur sauf un linceul!

Cette expérience rappelle la surprise de Marie-Madeleine quand, aux premières lueurs du matin, elle accourt au tombeau. Le cœur encore tout troublé par les événements de la veille et alourdi par la perte d’un être cher, elle veut rendre un dernier hommage à celui qu’elle aime. En s’approchant du tombeau où Jésus avait été déposé, elle se rend compte que la pierre qui le fermait a été retirée. Elle reste stupéfaite devant le tombeau vide : le corps de Jésus n’y est plus! Mettons-nous à sa place. Une femme seule, il fait encore nuit. Elle a dû avoir peur et être complètement désemparée. Elle court avertir Pierre et Jean qu’on a enlevé le Seigneur… seule éventualité devant la disparition du corps de Jésus.

Jean regarde à l’intérieur et voit les linges posés à plat, le suaire roulé à part à sa place. À la suite de Pierre, il entre dans le tombeau. Il voit, et il croit, dit l’Évangile. (Jean 20 :8) Jean devient alors le premier croyant à faire la première profession de foi en la Résurrection de Jésus. Il voit les signes discrets du passage de Dieu. Il perçoit les prémices d’une vie nouvelle. L’amour qui habite son cœur saisit ce qui échappe aux yeux des autres. Il voit, et il croit!

L’évangéliste saint Jean nous présente ici l’expérience de foi par excellence, et elle se fait sans voir Jésus. Il nous invite à poser un regard neuf sur ce qui constitue les tombeaux vides de notre vie. Invitation à croire qu’au cœur même de ce qui nous semble vide de sens, il y a une présence aimante qui nous espère et nous attend. Une présence telle que nous pouvons réaliser avec certitude que Jésus est vraiment ici et maintenant. Je le vois, Il est bien vivant. La foi n’est-elle pas ce don reçu de Dieu qui me permet de voir les réalités d’une autre manière et de croire qu’Il est là, bien présent, m’enveloppant dans son amour? 

Comme baptisé.e.s, le Christ Ressuscité nous appelle à vivre chaque jour cette expérience de Pâques. C’est-à-dire à poser un regard neuf sur soi, sur les autres, sur les événements, sur la Création pour découvrir, au-delà des signes apparents, les germes de vie qu’Il y a déjà déposés. Comme les bourgeons au printemps ont besoin d’un petit coup de soleil pour s’ouvrir, les germes de vie du Ressuscité déjà présents en soi et dans le monde ont besoin d’un petit coup de notre amour illuminé par Jésus pour grandir et s’épanouir. Alors, nous pourrons vraiment dire : « Je vois et je crois ». Car avec Jésus l’amour triomphe toujours de nos tombeaux vides.

Oui, le Seigneur est ressuscité! Oui, il est vraiment VIVANT!

Allons le proclamer par toute notre vie!

JOYEUSES PÂQUES

Sr Louise Madore, fdls