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Prier la parole de dieu

Aveugle, moi?

Ma mère était une femme sage. En lisant l’évangile de ce dimanche, il m’est revenu en tête, un dicton qu’elle nous disait : « Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. » Pour moi, ce proverbe résume bien ce qui se passe dans l’évangile de ce dimanche. Il nous éclaire à découvrir qui est vraiment aveugle.

L’évangile de ce jour raconte comment Jésus guérit un aveugle-né en prenant de sa salive et un peu de terre pour faire de la boue qu’il applique sur les yeux de l’aveugle. Il demande ensuite à celui-ci d’aller se laver à la piscine. L’aveugle sans hésiter accomplit ce qui lui est demandé par Jésus et il est guéri.

Mais la guérison de celui-ci suscite toute une polémique chez les pharisiens. Contrairement à l’aveugle-né, ils refusent d’ouvrir leur cœur à Jésus. Ils s’enfoncent dans un questionnement accusateur envers Jésus qui l’a guéri le jour du sabbat. Ils vont même questionner les parents de l’aveugle pour découvrir qui est coupable de sa cécité, car il faut trouver un coupable quand il y a une infirmité…

Tout au long de l’évangile, on voit comment les pharisiens, se croient meilleurs, car ils se proclament les vrais observateurs de la Loi. Ils s’affichent comme ayant toutes les connaissances et la vérité pour interpréter la Loi. Tous les individus autour d’eux sont jugés par leurs lunettes sectaires et considérés comme impurs et pécheurs.

Contrairement à l’aveugle-né qui se laisse « toucher » par Jésus, ouvre les yeux de son cœur et, joyeusement, devient son disciple, eux, s’enferment dans leur aveuglement rationnel et durcissent leur cœur.

Et moi, quelles croyances, quelles perceptions, quels préjugés me rendent aveugle? Comme les pharisiens quelles sont les lentilles avec lesquelles je regarde les gens qui sont différents de moi : ces gens de différentes cultures, différentes croyances, différents genres, différents niveaux professionnels et économiques, etc.?

Je reviens au dicton de ma mère enrichi d’un ajout judicieux par C. S. Lewis : « Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, surtout quand ce qui est à voir ne peut être vu qu’avec les yeux du cœur. »

N’est-ce pas l’invitation que Jésus nous fait à cette étape de notre pèlerinage vers notre Pâque. Reconnaître que nous sommes pécheurs, que j’ai besoin moi aussi d’être guéri.

Oui, Seigneur, je suis cet aveugle en chemin, viens me guérir. Aide-moi à reconnaître ces zones voilées qui troublent le regard que je jette sur moi, sur l’autre et sur le monde. Oui, viens ajuster ma vue; donne-moi tes verres teintés par ton amour et ta compassion. Donne-moi de voir avec les yeux du cœur. Alors, seulement, je verrai pleinement comme toi la vraie lumière qui libère et donne vie!

Sr Louise Madore, fdls