Un appel à la reconnaissance, à la justice et à la préservation
Chaque année, la Journée internationale des peuples autochtones, proclamée par l’Organisation des Nations Unies (ONU), offre l’occasion de rappeler la situation particulière de nombreux peuples autochtones à travers le monde, notamment ceux qui vivent en isolement volontaire, sans contact avec le monde extérieur.
On estime à environ 200 le nombre de ces groupes, présents principalement dans des régions forestières riches en ressources naturelles, comme au Pérou, au Venezuela, en Bolivie, au Brésil, en Colombie, en Équateur, mais aussi en Papouasie–Nouvelle-Guinée, en Inde et en Indonésie.
Des modes de vie menacés
Étroitement dépendants de leur environnement naturel, ces peuples sont exposés à des menaces croissantes, liées au développement de l’agriculture, à l’extraction minière, à l’exploitation forestière ou au tourisme. Leur mode de vie, fondé sur un équilibre fragile avec la nature, les place pourtant parmi les meilleurs gardiens des forêts, contribuant ainsi à la préservation des écosystèmes mondiaux.
L’ONU souligne que leur existence représente une richesse inestimable pour l’humanité : « Leur présence témoigne de la richesse et de la complexité de la mosaïque humaine, et leur disparition constituerait une perte immense pour notre monde. »
Pour un nouveau contrat social
Au-delà de cette réalité, la Journée internationale permet de souligner des inégalités persistantes :
- 47 % des personnes autochtones actives n’ont reçu aucune éducation formelle, contre 17 % chez les non-autochtones ;
- Plus de 86 % des personnes autochtones travaillent dans l’économie informelle, comparativement à 66 % des non-autochtones ;
- Les femmes autochtones sont particulièrement touchées par ces disparités.
Face à ces constats, l’ONU a lancé en 2022 un appel aux gouvernements pour établir un nouveau contrat social, fondé sur l’inclusion, la participation et l’approbation des peuples autochtones dans les systèmes sociaux, économiques et politiques.
Des avancées à souligner
Malgré les défis, plusieurs expériences positives témoignent d’avancées notables. Certains peuples autochtones ont obtenu une autonomie gouvernementale exemplaire, comme les Haudenosaunee en Amérique du Nord ou les parlements samis en Finlande, en Suède et en Norvège.
Par ailleurs, des initiatives de réconciliation ont vu le jour dans plusieurs pays, incluant :
- La présentation d’excuses officielles
- Des démarches axées sur la vérité et la réconciliation
- L’adoption de réformes législatives, telles que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, que le Canada a adoptée en 2021
La décennie des langues autochtones 2022–2032
Lancée par l’UNESCO, la Décennie internationale des langues autochtones vise à préserver, revitaliser et promouvoir ces langues, vecteurs essentiels de la culture, de l’identité et du savoir des peuples autochtones. De nombreuses ressources sont accessibles en ligne pour en approfondir la compréhension.
Faits saillants
- Les territoires autochtones couvrent environ 28 % de la surface terrestre et abritent 11 % des forêts mondiales.
- Ils protègent une grande part de la biodiversité restante sur la planète.
- Leurs systèmes alimentaires sont hautement autosuffisants, assurant 50 à 80 % de leur production.
- Bien qu’ils représentent moins de 6 % de la population mondiale, les peuples autochtones comptent pour au moins 15 % des personnes qui souffrent d’une extrême pauvreté.