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En religion : Sr Colette de l’Enfant-Jésus
26 février 1927 – 31 août 2020

Leblanc, Colette

Qui aurait pensé que la petite fille enjouée et espiègle, fille d’Élida Leblanc et d’Alphonsine Gagné, choisirait très tôt dans son cœur de devenir religieuse ? Née à Sturgeon Falls en Ontario, 8e d’une famille de 9 enfants, elle fréquente l’école no 5 du canton de Springer, située juste devant la maison familiale, à un mille et demi de la ville où son père est commerçant. Elle raconte que, très jeune, elle murmure au confessionnal : « Je voudrais être Fille de la Sagesse. » « Quel âge as-tu? », lui demande alors le prêtre. Elle répond : « Dix ans ». Le prêtre lui dit, « Va, va jouer ».  Plus tard, elle affirmera : « Et je joue toujours. » Petite histoire qui en dit long de cette femme joyeuse et sociable qui entrera au postulat à Ottawa à 19 ans.

Peu après sa profession le 2 février 1948, Sœur Colette complète sa 11e et 12e année à l’école normale de Dorval. Elle entreprend ensuite des études en sciences infirmières à l’hôpital Sainte-Justine où elle obtient son diplôme. De 1953 à 1963, elle se dévoue dans ce même établissement comme infirmière, surveillante, puis directrice du département de chirurgie.  Elle exerce ensuite sa profession à l’hôpital Saint-Sauveur à Val d’Or ainsi qu’au Sanatorium Saint-Jean à Macamic.

Toujours prête à rendre service, Colette est une personne accueillante et agréable en communauté qui a facilement le fou rire. Elle raconte qu’un matin, une Sœur au jubé, luttant contre le sommeil, échappe son livre d’office sur la tête de Sr Colette qui prie dans la chapelle, juste en bas. Quelle occasion pour rire aux éclats !

Au cours de l’année 1980, à Nicolet, des membres de l’équipe de parrainage pour les familles vietnamiennes expriment leur désir de compter des Filles de la Sagesse dans leur équipe.  Quatre Filles de la Sagesse, dont Sr Colette, acceptent de participer au parrainage.  Cette dernière décrit son expérience ainsi. « Les joies que nous éprouvons réciproquement, celles de ceux qui donnent et celles de ceux qui reçoivent, font oublier les fatigues et les difficultés causées par les responsabilités que nous avons assumées. L’étroite collaboration entre les membres de l’équipe de parrainage, la générosité et l’entraide de la part des FDLS et de la population de Nicolet facilitent notre tâche.  Ensemble, nous continuerons de pourvoir aux besoins de nos protégés et à leur manifester notre affection et notre compréhension pour qu’ils soient un jour éveillés à l’Amour de notre Dieu par la charité et la bonté dont ils se voient entourés. »

Dans la foulée du renouveau suscité par Vatican II les communautés religieuses apostoliques se questionnent au sujet de leurs engagements, parlent de proximité avec les gens, de la formation de petites communautés de banlieue et de l’abandon de grandes institutions. Sr Colette se sent interpellée et demande de suivre une formation en vue de travailler auprès des jeunes de la rue souffrant de diverses dépendances.

Nous pourrions attribuer à Sr Colette cette parole : « L’espoir est comme un phare, il n’arrête pas la tourmente mais il guide toujours dans la bonne direction. »  En 1994, appelée à servir au Pharillon à Montréal, elle deviendra comme un phare dans cette maison d’accueil et de réadaptation où des personnes en difficulté peuvent retrouver le goût de vivre, donner un sens à leur vie et reprendre courage. À titre d’intervenante et d’accompagnatrice spirituelle, elle y accueille et accompagne avec beaucoup de compassion des jeunes alcooliques et toxicomanes âgés de 18 à 30 ans.  Elle éprouve beaucoup de joie à partager ce service avec des personnes « hors du commun ». Ce qui lui fait dire : « L’espérance n’est pas morte ! »

Depuis le 9 octobre 2013, Sr Colette réside à la communauté Accueil à Ottawa.  Comme il fait bon côtoyer cette femme pleine d’humour.  Elle est une présence joyeuse et fraternelle.  Dans ce milieu de vie, elle continue de révéler la Sagesse libératrice au cœur du monde, participant à la Mission de la Congrégation par la prière et les petits services communautaires qu’elle rend aussi longtemps que sa santé le lui permet.

Remercions le Seigneur pour la fidélité et l’amour manifestés par Sr Colette à l’égard des personnes durement éprouvées : malades, émigrants, drogués, prisonniers, angoissés, découragés.  Elle a incarné la bonté et la beauté de la Sagesse selon cette Parole qui la faisait vivre : « Tout ce que tu fais aux plus petits d’entre les miens, dit Jésus, c’est à MOI que tu le fais. »

Lise Therrien, fdls