Qui n’a pas rêvé d’amour dès sa jeunesse? Et quand ce rêve grandit, s’épanouit, devient conscient, il peut gravir jusqu’à Dieu et alors c’est le grand Amour. Simone est née à Eastview (Ontario), fille de Noé Desjardins et de Léa Hurtubise. Elle était membre d’une famille de 13 enfants, tous accueillis dans le nid familial. Simone grandit paisiblement, témoin de l’amour de ses parents qui s’aimaient tendrement.
J’ai toujours cru qu’un amour m’attend.
À mesure que Simone grandit, cette présence amoureuse s’imprégnait dans son cœur et elle saisissait un Amour plus grand, éternel, gratuit et sans équivoque, celui de Dieu. Elle entre chez les Filles de la Sagesse tout près de son domicile et fait profession le 2 février 1941. Après des études, elle devient infirmière à l’hôpital Sainte-Justine de Montréal où elle y exerce sa profession durant 12 ans.
Je ne crains pas, car je crois qu’un amour m’attend.
Sa vie se déploie dans la sérénité où le don de soi est mis à l’honneur et la comble de joie. Cette jeune sœur est douée d’un sens d’émerveillement. Elle dégage une chaleur humaine communicative. Chaque malade mérite toute son attention. Elle circule partout dans l’hôpital, sur les étages et même à la salle d’urgence. Rien ne l’indiffère. Un petit encouragement en passant pour saluer un malade, un service pressenti, aucun détail ne lui échappe. Un jour, elle exprime spontanément les sentiments de son cœur, en s’exclamant au sujet des patients qui ont besoin d’elle, « Je les aime! ».
Je crois, je crois tellement qu’un Amour m’attend.
En octobre 1954, c’est l’hôpital Saint-Sauveur de Val d’Or qui bénéficie de ses services comme d’une source inépuisable. Le milieu est très différent de celui de Montréal et la clientèle des hôpitaux aussi, par contre, Simone a le don de s’y adapter avec aisance. La profession auprès des malades lui convient très bien. Elle se penche sur les patients avec une sollicitude et un dévouement sans faille, à la suite de son modèle le Seigneur Jésus, l’Amour par excellence.
Ce que j’ai toujours cru, je le croirai plus fort, un amour m’attend
Plus tard, en 1966, de retour à l’hôpital Sainte-Justine à Montréal, Simone œuvre comme infirmière dans une clinique tout en vivant dans la communauté, d’abord de la rue Wilderton, puis Sterling. Elle entreprend ensuite une année d’étude en hygiène publique, diplôme qui lui permet de visiter les malades à domicile. Sensible et attentive, elle se souciait de la misère humaine qu’elle rencontrait et voulait aider les personnes à lutter contre les revers de la vie. Elle mettait le prochain à l’aise, et en femme compatissante, elle savait communier au vécu des personnes. Sa patience et son dévouement étaient sans limites. Toute la vie de Sr Simone fut tissée de relations, car son unique mobile c’était l’Amour.
Je descends doucement, dans l’Amour, un très grand Amour m’attend.
Simone était une agréable compagne en communauté, facile d’approche, disponible avec un continuel sens de l’écoute. Toujours un élément positif d’unité et une rassembleuse dans un groupe, elle était donc un choix excellent pour le service de Supérieure locale. De 1991 à 2004, les sœurs de la résidence 4405, rue Jeanne-d’Arc ont eu la joie d’en bénéficier. Sa générosité l’amenait à relever les défis et à endosser ses responsabilités qu’elle menait à bien. Le don de relation qui l’habite s’exprimait dans la vie avec d’autres dans l’harmonie. Elle intègre la Communauté Accueil à Ottawa en 2007 et continue divers services qui lui conviennent bien. Chaque compagne était importante et son attitude bienveillante et pacifique libérait les autres.
Je viens à Toi, ton Amour va m’ouvrir à ta joie.
En 2018, Simone devient reposante au pavillon Notre-Dame. Toujours bien mise et même un peu coquette, elle vit encore intérieurement l’Amour jusqu’au bout, de cet amour immense qui s’exprime spontanément dans le concret de gestes pratiques réconfortants. Elle avait une réelle « qualité d’être » et donnait de bons conseils, pleins de sagesse. Elle se préparait à rencontrer le grand Amour, car aimer sans mesure est la bonne mesure de l’Amour. Le Seigneur vient doucement pour finalement combler son désir d’Amour en plénitude, le 25 novembre 2023.
Lise LeRiche, fdls