9 août — Journée internationale des peuples autochtones

C’est sous le thème « La protection des droits des peuples autochtones en situation d’isolement volontaire et de contact initial » que cette journée internationale se tient en 2024.

L’Organisation des Nations unies (ONU) souhaite rappeler l’existence de quelque 200 groupes de peuples autochtones vivant dans un isolement volontaire sans avoir de contact avec le monde extérieur. Ces peuples se retrouvent plus souvent dans des forêts riches en ressources naturelles dans des pays comme le Pérou, le Venezuela, la Bolivie, le Brésil, la Colombie, l’Équateur, mais aussi en Papouasie–Nouvelle-Guinée, en Inde et en Indonésie.

Dépendant étroitement de leur environnement écologique, tout développement de l’agriculture, de l’exploitation minière, des ressources naturelles et du tourisme constitue des menaces de leur mode de vie. Ces populations isolées sont qualifiées de meilleurs protecteurs et défenseurs des forêts préservant ainsi la survie de la planète. Leur présence témoigne aussi « de la richesse et de la complexité de la mosaïque humaine et leur disparition constituerait une perte énorme pour notre monde », estime l’ONU.

Cette dernière organise un événement virtuel de commémoration le 9 août entre 9 h et 10 h 30. Des experts sur la protection des droits des peuples autochtones en situation d’isolement volontaire ou de contact initial présenteront un portrait des enjeux auxquels font face ces populations. L’événement se tient en anglais. Sur la page d’inscription à cette présentation, on retrouve une courte vidéo exposant quelques aspects de la vie de ces peuples.

Nouveau contrat social

Cette journée est aussi l’occasion de rappeler certains faits généraux : 47 % des populations autochtones actives n’ont pas fait d’études contrairement à 17 % des populations non autochtones. La situation est encore plus grave pour les femmes. On constate également que plus de 86 % des populations autochtones travaillent dans l’économie informelle alors que cette proportion est de 66 % pour celles non autochtones.

Dans le but d’établir des conditions favorables à plus de justice, l’Organisation des Nations unies (ONU) a lancé, en 2022, un appel à tous les gouvernements pour établir un nouveau contrat social intégrant les peuples autochtones. « Nous devons exiger l’inclusion, la participation et l’approbation des peuples autochtones dans la constitution d’un système présentant des avantages sociaux et économiques pour tous. »

Des expériences positives

Encore aujourd’hui, plusieurs peuples autochtones sont sous l’autorité des gouvernements centraux qui exercent un contrôle sur leurs terres, leurs territoires et leurs ressources. D’autres peuples autochtones sont toutefois devenus autonomes. Ils démontrent avec brio leur bonne gouvernance, « allant des Haudenosaunee aux parlements samis existants en Finlande, en Suède et en Norvège. »

Soulignons tout de même les initiatives ces dernières années de plusieurs pays qui ont entrepris des démarches pour remédier à la marginalisation des peuples autochtones. Cela s’est exprimé de plusieurs façons, notamment par la présentation d’excuses, par des actions axées sur la vérité et la réconciliation et par la mise en place de réformes législatives, dont l’adoption de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Le Canada a procédé à cette adoption en 2021.

Rappelons en terminant que la décennie des langues autochtones 2022-2032 suit son cours. L’UNESCO offre plusieurs informations et documentations pertinentes sur ce sujet.