La Journée mondiale pour l’élimination de la pauvreté a pour objectif notamment de favoriser un dialogue et une compréhension entre les personnes en situation de pauvreté et leurs communautés.
« En Belgique, les personnes en situation de pauvreté sont beaucoup victimes de préjugés liés à cela : on appelle “fainéants” les personnes qui ont des aides sociales, on pense que des personnes “choisissent” de ne pas travailler pour vivre des allocations sociales en ne “faisant rien”. » – Nicolas, Belgique
Ce témoignage recoupe de nombreux autres dans plusieurs régions du monde. Il a été recensé à la suite d’une consultation lancée par le réseau Forum du refus de la misère. Il démontre que la pauvreté prend de multiples dimensions, pas toujours très visibles, tout en ayant d’importantes conséquences.
C’est dans cet esprit que les Nations unies ont retenu comme thème « Mettre fin à la maltraitance sociale et institutionnelle et agir ensemble pour des sociétés justes, pacifiques et inclusives ». En plus de vivre dans des conditions déplorables économiquement, les personnes en situation de pauvreté sont confrontées à des attitudes négatives. Elles sont souvent stigmatisées, critiquées pour leur situation et traitées avec irrespect.
« L’expérience quotidienne de l’injustice et de la déshumanisation entrave leur estime de soi, détruit leur capacité d’agir, les prive de leur dignité et de la possibilité de sortir de la pauvreté. La maltraitance sociale et institutionnelle devient ainsi une perte catastrophique de potentiel humain », estime l’ONU.
Selon les données de la Banque mondiale, on dénombre plus de 700 millions de personnes vivant actuellement dans l’extrême pauvreté*. La majorité de ces personnes doivent faire face à de nombreuses discriminations comme :
- des conditions de logement insalubre
- des conditions de travail dangereuses
- des carences en aliments nutritifs
- un accès inégal à la justice
- une absence de participation politique et
- un manque d’accès aux soins de santé
Ainsi, au-delà des chiffres et dans le contexte où les conflits se multiplient, cette journée veut rappeler le fait que de nombreuses personnes vivent dans une situation de pauvreté persistante. « Elles voient leur dignité niée et non respectée. »
« Dans les quartiers défavorisés, beaucoup de travailleurs ne dépendent pas d’employeurs, mais de la débrouille : les gens récupèrent ce que les autres rejettent, ils bricolent, réparent ou récupèrent des pièces, revendent ou vendent l’inutilisable au poids. […] Ces gens parviennent ainsi à faire vivre leurs familles avec ce que d’autres rejettent. » — Thérèse, Liban
Rappelons que la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté est reconnue par les Nations Unies depuis 1992. Elle a pris le relais de la Journée mondiale du refus de la misère qui était célébrée depuis 1987. « Il s’agit d’une occasion de reconnaître les efforts et les luttes des personnes vivant dans la pauvreté, de leur donner l’occasion de faire entendre leurs préoccupations et de reconnaître que les pauvres sont à l’avant-garde de la lutte contre la pauvreté. » (Nations unies, Rapport du Secrétaire Général, A/61/308, par. 58
Découvrez-en davantage sur le thème en consultant la note conceptuelle du Forum du refus de la misère, document qui se veut également une invitation à partager des projets.